Le Papillomavirus Humain (HPV), en quelques mots
Le papillomavirus humain (HPV) est un virus responsable d’Infections Sexuellement Transmissibles parmi les plus fréquentes. Ce virus est très contagieux, on estime qu’environ 70% à 80% des hommes et des femmes sexuellement actifs rencontreront un papillomavirus au moins une fois dans leur vie. La transmission du papillomavirus se fait essentiellement par contact sexuel, même sans pénétration. Le contact peau à peau des organes sexuels peut suffire à contaminer le partenaire. Le risque de contamination est maximal au début de l’activité sexuel chez l’homme ou la femme. Dans la majorité des cas, l’infection est éliminée spontanément par l’organisme et ne provoque aucune maladie. Mais dans environ 10% des cas, elle devient « persistante » et peut provoquer différents types de lésions précancéreuses et évoluer au fil du temps en cancers. Ces cancers touchent les zones intimes des femmes et des hommes (vulve, vagin, col de l’utérus, anus et pénis) mais aussi des voies aérodigestives supérieures (bouche et gorge) (1). Une grande majorité des cancers du col de l’utérus (plus de 95 %) est due au papillomavirus humain.
Le Cancer du Col de l’Utérus, données épidémiologiques
Le cancer du col de l’utérus est le quatrième cancer le plus courant chez la femme dans le monde, on estimait à 604 000 le nombre de nouveaux cas et à 342 000 le nombre de décès en 2020. En France métropolitaine, le nombre de nouveaux cas de cancer du col de l’utérus (CCU) a été estimé à 2 920 en 2018. Le CCU est responsable de plus de 1 000 décès chaque année en France et représente la 12ème cause de mortalité par cancer chez les femmes. Les trois quarts des cas sont diagnostiqués chez des femmes jeunes, âgées de 25 à 64 ans. Le taux de couverture du dépistage est insuffisant : environ 60 %, pour un objectif de taux de couverture dans la population cible de 80 %. (2)
Le Papillomavirus Humain, qu’est-ce que c’est ?
Le papillomavirus humain est un virus à ADN appartenant à la famille Papillomaviridae (du latin papilla signifiant bouton et du grec –ome désignant un caractère tumoral) et au genre Papillomavirus. C’est un virus à un tropisme cutanéomuqueux responsable de lésions bénignes de la peau et des muqueuses (verrues, condylomes…) ou de cancers cutanés ou muqueux (notamment le cancer du col de l’utérus).
Ces petits virus (55 nm) à ADN sont les seuls représentants de la famille des Papillomaviridae. Leur génome est un ADN double brin circulaire d’environ 8 000 paires de bases, enroulé sur lui-même et protégé par une capside protéique de symétrie icosaédrique (72 capsomères) non enveloppée. Le virus est très résistant aux modifications de pH et de température, ce qui favorise sa persistance dans le milieu extérieur. Le génome viral code huit protéines, dont E1, E2, E4, E5, E6 et E7 qui sont impliquées dans la multiplication du virus, et L1 et L2 qui sont les constituants de la capside. La protéine L1, à fort potentiel immunogène, est utilisée dans le développement des vaccins. E6 et E7 sont les principales protéines impliquées dans la cancérogenèse. (3)
Il existe différents types de HPV selon leur cible anatomique et leur potentiel oncogénique. On dénombre à ce jour plus de 150 génotypes différents d’HPV. La plupart des types de HPV infectent les épithéliums cutanés et peuvent causer des verrues cutanées courantes. Environ 40 types infectent les épithéliums muqueux ; ceux-ci sont classés en fonction de leur association épidémiologique avec le cancer du col de l’utérus.
Une infection par les types de HPV à bas risque (HPV-BR, i.e. non oncogènes), tels que les HPV 6 et 11 par exemple, peut provoquer des anomalies bénignes des cellules cervicales, des verrues génitales ou condylomes et des papillomes laryngés.
Les types de HPV à haut risque (HPV-HR, i.e. oncogènes) agissent en tant que carcinogène dans le développement du cancer du col de l’utérus et d’autres cancers ano-génitaux ou oropharyngés. Les HPV-HR sont la cause de quasiment tous les cancers du col de l’utérus. Le type 16 est la cause d’environ 50 % des cancers du col utérin dans le monde et les types 16 et 18 la cause d’environ 70 % des cancers du col utérin. Si l’on considère les sept génotypes à haut risque inclus dans le vaccin anti-HPV nonavalent (HPV 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58), ce pourcentage passe à 90 %. Douze HPV sont aujourd’hui classés comme des agents cancérogènes avérés (HPV 16, 18, 31, 33, 35, 45, 52, 58, 39, 51, 56, 59) et un 13ème HPV, HPV 68, est un cancérogène probable. Ces 13 types de HPV à haut risque peuvent causer des anomalies des cellules cervicales de bas grade, de haut grade, ou des lésions précancéreuses du col utérin. Ils sont détectés dans 99 % des cancers du col utérin. (2)
Prévention des infections à Papillomavirus
La vaccination contre les infections à Papillomavirus humains (HPV) était recommandée depuis 2007, en France, essentiellement chez les jeunes filles. Depuis le 1er janvier 2021, les recommandations s’appliquent également à tous les garçons. Pratiquée avant le début de la vie sexuelle, l’efficacité de la vaccination pour empêcher l’infection par les HPV inclus dans le vaccin est proche de 100% (4). La vaccination ne protège pas contre tous les HPV liés au cancer du col de l’utérus. C’est la raison pour laquelle le dépistage doit être réalisé tous les trois ans de 25 ans à 65 ans, que l’on soit vaccinée ou non. (4)
Dépistage du Papillomavirus Humain
La Haute Autorité de Santé (HAS) a émis des recommandations de santé publique en juillet 2019 sur le dépistage primaire du cancer du col utérin, rapport intitulé : « Évaluation de la recherche des papillomavirus humains (HPV) en dépistage primaire des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l’utérus et de la place du double immunomarquage p16/Ki67 ». Ces recommandations ont notamment déterminé la séquence test de dépistage primaire – test de triage. L’acte de dépistage ainsi recommandé par la HAS en première intention chez les femmes de plus de 30 ans est le test HPV à ADN, autrement dit la détection de l’ADN des génotypes d’HPV à haut risque (HPV-HR) impliqués dans le développement du cancer du col de l’utérus. Le test HPV à ADN bénéficie depuis d’une prise en charge financière par la collectivité. La détection de l’ADN de HPV peut se faire sur un prélèvement réalisé par un clinicien ou sur auto-prélèvement (APV), ce dernier étant recommandé chez les femmes non dépistées ou insuffisamment dépistées. (2)
Solutions BIOSAPIENTIA pour le dépistage du Papillomavirus Humain
BIOSAPIENTIA propose plusieurs kits de PCR en temps réel pour le dépistage du Papillomavirus Humain :
(1) https://papillomavirus.fr/sinformer/infections
(2) HAS • Détection de l’ARN des papillomavirus humain (HPV) à haut risque dans le cadre du dépistage primaire du cancer du col utérin • décembre 2021
(3) Encyclopaedia Universalis France
(4) https://vaccination-info-service.fr/Les-maladies-et-leurs-vaccins/Les-Infections-a-Papillomavirus-humains-HPV